Exilles
C'est un village intact
Délaissé par la vieille route nationale
Remplacée par l'autoroute
On y passe..il faut s'y arrêter !
Certains regardent la vie passer
Lisent le trépas d'untel
En se demandant sans doute :
"Quand viendra mon tour ?"
Dans les ruelles on accroche des photos
Du festival de musique classique
Qui se tient l'été
Sur la place d'armes, c'est classique !
En ce mois d'avril, il n'y a pas un chat
Ou plutôt ils sont quatre
Pour ne pas les déranger
Je me plie en quatre !
Par les fenêtres j'entends les radios et télés
Parfois des voix et des mots
De la vaisselle qui se range
Mais à part ça, c'est le grand silence !
C'était pourtant une petite ville
Du temps des garnisons françaises
Elles verrouillaient la vallée du haut du fort
Et leurs soldats, pour les Exillés, c'était de l'or !
Aujourd'hui, j'ai vu une lavandière
Elle lavait et rinçait
Quelques souvenirs, sans doute,
Dans l'eau cristalline qui descend des montagnes !
J'ai croisé un berger
La bergère balayait les crottes
Et les quatre quatre les rasaient
On vit une drôle d'époque !
Pendant quelques temps je fus en Exilles
Mais en voyant le fil accroché aux nuages
Je suis parti au-dessus des toits
IL fallait bien que je rentre chez moi !